Le blog de Creuse Résistance

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Tag - Creuse

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samedi 3 octobre 2020

Une rafle Bourganeuf, 21 juillet 1944

Une rafle Bourganeuf, 21 juillet 1944
Marie-Françoise Greminger
éditions Points d'Æncrage

Ce livre, fruit de plusieurs années de recherches, relate les douloureux événements qui se sont déroulés en juillet 1944. La brigade Jesser sévit dans tout le département de la Creuse et particulièrement dans le secteur de Bourganeuf. Si l’arrestation de nombreux maquisards suivie de leur enfermement dans la Tour Zizim avant déportation reste dans les mémoires, la rafle de juifs regroupés dans ce même édifice et également déportés semble, elle, bien oubliée et même méconnue. Pourtant, si on excepte les rafles de 1942 et 1943, celle-ci pourrait être la plus importante opérée dans le département.
La ville, comme toute la Creuse, compte de nombreux juifs, réfugiés pour certains depuis le début de la guerre. Vingt d’entre eux  sont arrêtés sur ordre de la Gestapo, quinze périront dans les camps. Parmi ces derniers, six membres de la même famille dont une enfant de quatorze ans. Trois personnes réussiront à s’évader pendant le transport dont un garçon de treize ans et seulement deux jeunes femmes reviendront des camps. C’est le témoignage des rescapés qui permet au lecteur de suivre le déroulement de la rafle, leur long périple dans une France qui se libère et, pour ceux qui n’ont pu s’échapper, leur arrivée à Auschwitz par le convoi 82. Les souvenirs d’une jeune fille de seize ans décrivent les étapes de son parcours personnel jusqu’à sa libération en 1945.
Dans la première partie du livre et, en s’appuyant sur de nombreux documents, l’auteure retrace la vie de la population juive à Bourganeuf. Les raisons de leur installation dans cette ville, leurs moyens d’existence, les menaces qui pèsent sur eux. Il y est question aussi des rafles qui ont précédé celle du 21 juillet 1944.

Marie-Françoise Greminger, née à Bourganeuf en 1942 a vécu entourée d’enfants juifs jusqu’en 1946. Elle a beaucoup entendu parler de cette rafle par sa mère, mais n’en avait pas mesuré  l’importance. Ce n’est qu’en 2016, après avoir fait la connaissance de la famille Cahen (dont 6 membres ont été exterminés), que des informations lui ont donné le désir d’entamer des recherches et sortir de l’oubli ces victimes du nazisme.
Auparavant, elle a travaillé à Radio France pour la station locale de Guéret et pour France Culture.
Elle a également publié :
« Antoine Coudert » éd. Gallimard coll. Haute Enfance
« Tristan L’Hermite, le chant des poètes » éd. Alexandrines  ouvrage collectif « Balade en Limousin »
« J’ai trois ans » éd. Points d’Æncrage dans le livre de Christophe Moreigne « La mention rouge »
à paraître en 2021« Où sont les autres ? » éd. Les Ardents Éditeurs
Elle est membre de l’ARROC (Association pour la Recherche sur la Résistance et l’Occupation dans la Creuse) et partage sa vie entre Bordeaux et Bourganeuf.
Le livre est disponible dans les librairies de la Creuse ou par contact à http://www.creuse-resistance.fr/
01 La Rafle02 La Rafle





vendredi 8 novembre 2019

Hommage à Albert Marchand

Hommage à Albert Marchand

Albert Marchand a été membre de l’ARSVHRC (Association pour la Recherche et la Sauvegarde de la Vérité Historique sur la Résistance en Creuse, devenue ARROC, en juin 2018, Association pour la Recherche sur la Résistance et l’Occupation en Creuse) dès sa création il y a près de 30 ans. Albert était un acteur fidèle et exemplaire du « travail de mémoire » porté par les associations, notamment à l’ADIF 23 (Association des déportés, internés et familles de disparus) et à l’UFAC 23 (Union française des associations de combattants et de victimes de guerre) qu'il a présidées. Il s’est engagé pour les autres et notamment auprès des plus jeunes jusqu’à son dernier souffle. Le 6 avril dernier, avec une magnifique énergie, il participait au baptême du collège de Chénérailles, désormais collège Simone-Veil. Les personnes présentes se souviennent de la force et de la portée de ses paroles de ce début de printemps 2019.
Albert Marchand a été nommé au grade de chevalier dans l’ordre de la Légion d’honneur en mars 2002. Cet hommage au résistant de 16 ans déporté au camp de Buchenwald était plus que mérité.
L’homme, toujours modeste et disponible, était d’une attention extrême pour chacun et un bon observateur de la nature humaine. Ayant gravi tous les échelons de l’administration préfectorale, il a connu presque tous les préfets de la Creuse de l’après-guerre, d’Henri Castaing à Magali Debatte, particulièrement les préfets des années 50 à 70. Il était proche de Paul Pauly, président du Conseil général de la Creuse jusqu’en 1973, auprès duquel la préfecture l’avait affecté. C’était avant la décentralisation de 1982, et donc avant la séparation actuelle entre le « Département » collectivité territoriale (Conseil départemental) et le département circonscription administrative de l’État dirigée par le préfet.
Sa connaissance des préfets successifs et des élus départementaux lui permettait d’agrémenter d’anecdotes parfois pittoresques sa conversation. Ses relations difficiles avec le préfet en place en 1965 et le franc-parler dont il avait fait preuve face à lui dans son bureau restent dans certaines mémoires guérétoises. Le récit qu’il m’en avait fait était des plus intenses. Malheureusement, Albert est parti avant qu’il ne soit possible d’enregistrer ses témoignages et portraits, jamais méchants car loyaux, des préfets et des élus départementaux. Ces derniers, à l’image de Louis-Gaston Roussillat, appréciaient sa valeur professionnelle, ses qualités humaines éminentes et s’inclinaient devant le jeune déporté résistant.
Le meilleur hommage qu’on puisse lui rendre est de publier son témoignage écrit il y a 20 ans.
Christophe Moreigne

Cliquer sur le lien :
Témoignage Albert Marchand
Photo prise au Lycée de Guéret à l’automne 1946
Albert Marchand à 16 ans
Photo prise en 1985, de gauche à droite au premier plan les résistants creusois : René Hayot, Jean Michaud, René Castille,
Marcel Picaud (capitaine Daniel) et Albert Marchand.
Cliquer sur l'image pour l'agrandir.
Cstille Marchand
La presse creusoise rend, elle aussi, hommage à Albert Marchand, cliquer sur les images pour les agrandir :
Albert Marchand Echo de la Creuse
Albert Marchand La Montagne 1er novembre 2019

jeudi 24 octobre 2019

Conférence de Christophe Moreigne à Éguzon le 18 octobre 3019 : la Creuse terre d'accueil

Il est dommage que la conférence de Christophe Moreigne qui eut lieu à Éguzon, le 18 octobre 2019, juste à la limite de la Creuse et de l'Indre, se soit déroulée face à un public peu nombreux, mais de qualité, comme il est de coutume de le dire en de telles circonstances, mais une chose est certaine : les absents auront manqué une remarquable prestation de la part de notre historien, spécialiste de l'histoire de la Deuxième Guerre mondiale en Creuse.
Christophe Eguzon octore 2019
Pour dire l'exacte vérité, ce ne fut pas à proprement parler une conférence, disons que Christophe Moreigne a innové en se livrant à ce que nous pourrions appeler, faute de mieux, un débat thématique autour de la question de l'accueil des réfugiés, des persécutés. Pourquoi en fut-il ainsi ? Tout simplement, parce que, dès la présentation au public de Christophe Moreigne par le président de l'association éguzonnaise, les questions fusèrent. C'est alors que notre historien guérétois décida de ne plus suivre le plan prévu de son intervention, mais invita le public à être interactif, donc à intervenir en posant des questions ou en faisant des commentaires, et ce juste, après une courte introduction dans laquelle Christophe Moreigne traça son parcours d'historien et exposa l'ensemble de ses recherches, expliquant pourquoi il s'intéressait plus particulièrement à tel ou tel sujet.
Ses premiers travaux d'historien ne concernaient pas l'histoire de la France des années noires, mais la Révolution française. Puis progressivement, il s'est intéressé à l'accueil des réfugiés espagnols, puis des juifs, et également, plus surprenant peut-être, à la façon dont les prisonniers de guerre allemands, après la défaite de l'Allemagne hitlérienne, furent plus ou moins acceptés dans le département de la Creuse.
La prestation de Christophe Moreigne, sous cette forme un peu particulière, dura quand même près de deux heures et demie, car il fallait bien aussi mettre fin à ce débat passionnant et captivant. Le public aura été impressionné par l'érudition, par le calme olympien, par le sens de la pédagogie de Christophe Moreigne. Néanmoins, force est de reconnaître que beaucoup des questions posées par le public étaient biaisées, car inéluctablement il était demandé à Christophe Moreigne de faire des comparaisons avec la situation présente que nous connaissons en Europe avec l'accueil des migrants. Pourtant dès le début, Christophe Moreigne n'eut de cesse de rappeler au public que le péché mortel de tout historien est l'anachronisme. Malgré ce filet de sécurité, il fut quasiment impossible à notre historien d'éviter des rapprochements avec toutes les polémiques qui encombrent l'actualité, le feu roulant des questions obligeait même Christophe Moreigne à parfois sortir du cadre fixé par Clio pour se rapprocher de celui de Diké, et donc de porter des jugements moraux, même si l'historien creusois ne voulait, d'abord et avant tout, que dresser la liste des faits en s'appuyant sur une chronologie très précise pour montrer pourquoi et comment dès le début du gouvernement de Vichy les persécutions se mirent en place.
Tout le long de son intervention, Christophe Moreigne développa deux thèmes majeurs :
1. La Creuse est une terre d'accueil, la population de ce département s'est toujours admirablement bien conduite à l'égard des réfugiés et autres persécutés, même si bien sûr il y eut des comportements indignes de la part de certains ;
2. Justement, à ce propos Christope Moreigne argumenta en expliquant qu'il était arrivé, au fil de ses recherches personnelles, à la conclusion que dans tout groupe humain vous avez toujours 5 % de personnes au comportement ignoble, dit autrement de gens peu scrupuleux, calomniateurs, dénonciateurs, délateurs zélés, etc.
En conclusion de ce bref compte rendu, souhaitons que Christophe Moreigne puisse réitérer en Creuse ce type de soirée de débat thématique.

vendredi 18 octobre 2019

La Creuse département refuge , conférence de Christophe Moreigne à Eguzon le 18 octobre 2019

Éguzon, vendredi 18 octobre 2019, 18 heures
Salle de spectacles

Conférence de Christophe Moreigne

La Creuse département refuge

L’accueil des Juifs durant la Seconde Guerre mondiale à travers l’exemple de trois communes de la vallée de la Creuse

Avant la Deuxième Guerre mondiale, de 1936 à 1939, la Creuse s’est fortement impliquée dans l’accueil de nombreux réfugiés de la guerre civile espagnole. De 1945 à 1948, l’arrivée massive de prisonniers de guerre allemands confirmera cette tradition d’ouverture d’autant plus remarquable qu’elle se situe au lendemain des drames de la guerre.
Des milliers de Juifs se sont réfugiés dans le département durant la guerre. Ce furent d’abord des enfants juifs, dès la fin de l’été 1939, qui furent accueillis dans plusieurs maisons pour enfants, comme celles de Chabannes ou du Masgelier. Les persécutions en zone occupée provoqueront ensuite l’afflux de personnes dont le parcours et l’histoire sont moins connus. Le défi d’évoquer ces multiples parcours individuels a été relevé récemment dans l’ouvrage La Mention Rouge (éditions Points d'Æncrage) qui est l’aboutissement de 10 ans de recherches. La conférence sera centrée sur l’accueil des Juifs dans trois communes de la vallée de la Creuse.

Communes évoquée : Anzème, Champsanglard, La Celle-Dunoise (mais il vaut mieux ne pas préciser, car cette dernière commune s'est caractérisée, par exception, par une certaine hostilité aux étrangers (la municipalité).

samedi 24 août 2019

Exposition : Les Forces Spéciales en Limousin durant la guerre

Les Forces Spéciales en Limousin durant la guerre

La Ville de Limoges propose avec le musée de la Résistance une exposition sur les forces spéciales dans la libération du Limousin.
À l’été 1944, des équipes Jedburgh, de SAS (Special Air Service) et d’agents du SOE (Special Operations Executive, créé par Churchill), sont parachutées dans le Limousin.
Ces combattants sont entraînés pour former et épauler les résistants, pour perturber le trafic ferroviaire, interrompre les communications, ralentir les renforts allemands, établir la
liaison avec Londres et lancer la guérilla. Leur présence en Limousin permet notamment de mieux structurer des maquis en Creuse, de recevoir d’importants parachutages d’armement en Haute-Vienne et d’engager de violents combats à Égletons en Corrèze, voire de participer aux négociations à Limoges.
Au mois de septembre 1944, ils sont décorés, honorés, puis oubliés.
Exposition jusqu'au 23 septembre 2019
Voir le site :
https://www.7alimoges.tv/Les-Forces-Speciales-en-Limousin-durant-la-guerre_v4948.html

mercredi 14 août 2019

L'histoire du sauvetage des enfants juifs en Creuse durant la Seconde Guerre mondiale

L'histoire du sauvetage des enfants juifs en Creuse durant la Seconde Guerre mondiale

Cinquante années après, c'est ainsi que furent reçus ceux qui avaient été hébergés durant la guerre en Creuse. Ce département du centre de la France, qui comptait 200 000 habitants en 1940, a accueilli pendant le conflit environ 3 000 Juifs dont 1 000 enfants et le taux de déportation y fut très inférieur à la moyenne nationale : 8% contre 25 %.

Rappelons qu'en France, pendant ces années-là, 75 721 Juifs furent déportés. Parmi eux se trouvaient 10 824 enfants : 8 780 avaient entre six et dix-sept ans, 2 044 avaient moins de six ans.

Les enfants abrités en Creuse furent mieux protégés. Comment l'expliquer ?

En mai 1996, un colloque consacré au sauvetage des enfants juifs de France s'est tenu à Guéret. On y a souligné pour la Creuse :

   –  l'attitude d'une population qui, comme celle du village de Chabannes, accueillit les enfants juifs "hors de toutes considérations de nationalité, de race et de religion" ;

   –  l'exemple de communes où l'on avait jamais vu de Juifs mais où des paysans surent ouvrir "leurs portes et leur coeur" ;

   –  les multiples cas d'écoles primaires, de collèges et de lycées où des enfants et des adolescents furent accueillis - sous leur nom véritable ou sous une fausse identité - protégés et éduqués sans discrimination.

La situation des enfants juifs et les conditions de leur hébergement furent diverses :

    – certains appartenaient aux groupes d'enfants des maisons de l'Oeuvre de Secours aux Enfants (O.S.E.), une organisation humanitaire de la communauté juive

    – d'autres vivaient avec leurs parents, réfugiés dans une commune creusoise où ils étaient parfois assignés à résidence.

    – d'autres enfin, avaient été placés, seuls ou avec des frères et soeurs, chez des paysans, dans des familles d'accueil

Si l'histoire des enfants de l'O.S.E. est connue, celle des autres l'est moins et reste dispersée dans des souvenirs locaux ou familiaux qui s'estompent avec le temps.

Le propos de ce dossier est de mieux faire connaître l'histoire de l'ensemble des enfants juifs en Creuse durant l'Occupation.
Pour consulter ce dossier, cliquer sur le lien :
https://sauvetage.pagesperso-orange.fr/sommaire.htm


samedi 23 mars 2019

Histoire de la Milice en Creuse

Bonjour,
j'ai le plaisir de vous faire part de la parution chez Geste Editions de mon dernier livre "Histoire de la Milice en Creuse". Vous pouvez le découvrir en avant première sur le site de mon éditeur sur l'adresse suivante.
Bien cordialement
Christian PENOT

mercredi 14 novembre 2018

La Mention rouge, un ouvrage majeur signé Christophe Moreigne

Christophe Moreigne
La Mention rouge
Les Juifs dans la Creuse sous Vichy et l’Occupation
(1940-1944)
Les éditions Points d’Æncrage
(Livre en vente dans toutes les bonnes librairies de la Creuse.)

Le livre La Mention Rouge de Christophe Moreigne fait revivre les Juifs hébergés en Creuse durant la Seconde Guerre mondiale et ceux qui les ont côtoyés.
Dans un ouvrage qui paraît cet automne (éditions Points d'Æncrage), Christophe Moreigne livre le fruit de dix ans d'investigations concernant le sort des personnes juives en terre creusoise entre 1940 et 1944.
Comment ont-ils vécu ? Soumis à la machinerie administrative de Vichy puis des autorités allemandes, à quoi ont-ils été confrontés ? Comment y ont-ils réagi ? Sur quelles aides ont-ils pu compter ? Les réponses sont dans La Mention Rouge, récit de vies singulières étayé par des photos et des témoignages inédits.

Après les réfugiés espagnols, les nomades assignés à résidence, et les prisonniers de guerre allemands, Christophe Moreigne, spécialiste des angles morts de l'histoire, fait revivre ces Juifs français ou étrangers. En zone dite libre, ils n'ont pas été soumis au port de l'étoile jaune mais, sur leurs papiers d'identité, a été imposée et apposée à l'encre rouge la mention stigmatisante de leur judéité. Ces hommes, ces femmes, ces enfants ont pu trouver dans notre département « des gendarmes qui préviennent, des proviseurs qui protègent, des maires qui aident, des habitants qui prêtent une maison-refuge, un préfet résistant et même un médecin militaire allemand courageux jusqu'à la mort »*. Les Creusois de l'époque, avec leurs valeurs de solidarité, leurs ingéniosités, mais aussi parfois leurs ambiguïtés se dévoilent au lecteur.

Marie-Françoise Greminger, ancienne animatrice de Radio France, native de Bourganeuf où elle a vécu toute sa jeunesse, apporte en fin d’ouvrage le regard de la petite fille qu’elle était durant ces années noires.
Elle est, tout comme Christophe Moreigne, membre de l’ARROC, l’Association pour la Recherche sur la Résistance et l’Occupation dans la Creuse que préside Guy Avizou, association qui est à l’initiative de cette publication. Guy Avizou a rédigé l’avant-propos de La Mention Rouge. Christian Vigouroux, président de section au Conseil d’État et ancien directeur du cabinet des ministres de l’Intérieur et de la Justice, est l’auteur de la préface.
 
* Citation extraite de la Préface de Christian Vigouroux.
couverture mention rouge4e couverture mention rouge

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