Le blog de Creuse Résistance

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jeudi 6 novembre 2014

À propos du livre de Christian Penot « Du maquis creusois à la bataille d' Alger. Albert Fossey dit François de la Résistance à l' obéissance »

Le président de notre association présente le livre de Christian Penot :

Du maquis creusois à la bataille d' Alger. Albert Fossey dit François de la Résistance à l' obéissance. L' Harmattan, 2014, 324p.
 
  La carrière et la personnalité d' Albert Fossey - François présentent des caractères tout à fait originaux : socialiste et franc- maçon, militant du Front populaire dans sa jeunesse, résistant actif dans la Creuse dès 1941, chef départemental des FFI en 1944, il entreprend en 1945 une carrière d' officier parachutiste,  qui le conduira successivement en Indochine, à Suez et en Algérie, avant de trouver une mort accidentelle dans la force de l' âge, lors d' un meeting aérien sur la base de
Bordeaux- Mérignac le 15 septembre 1958.
  Depuis longtemps cette personnalité et cette carrière ont donné lieu à des jugements tranchés et contradictoires. Certains insistent sur le courage et le charisme exceptionnels du résistant, d' autres, sans mettre en cause son rôle dans la Résistance creusoise, ont cru déceler de graves imprudences et des erreurs de jugement
dans l' exercice de son commandement, et déplorent son implication ultérieure dans les guerres coloniales. Mais il manquait jusqu' à présent une véritable étude
historique sur ce personnage hors du commun.
   L' ouvrage de Christian Penot vient très opportunément combler cette lacune. Il embrasse toutes les étapes de la vie de Fossey - François, en s' appuyant sur l' ensemble des sources disponibles. Il é voque son enfance normande, dans une famille de modestes paysans, ballotée entre l' influence du curé et celle de l' instituteur,  ses études
à l' institution Ste Marie de Caen puis à la faculté des lettres, son service militaire au cours duquel il fréquente l' école des officiers de réserve de Fontainebleau, son arrivée en région parisienne où il travaille dans plusieurs maisons d' édition. De cette époque date son engagement politique à la SFIO. Licencié pour sa participation à la grève du 30- 11- 1938, il est embauché début 1939 comme directeur commercial aux Presses du Massif Central à Guéret. Mobilisé en septembre 1939, il participe à la campagne de France avant d' être rendu à la vie civile en juillet 1940. Il entre dans la Résistance via le Mouvement Libération en 1941. Christian Penot retrace alors minutieusement  son ascension jusqu' à la tête des FFI de la Creuse, sans rien occulter des interrogations que certains épisodes ont pu susciter. Il s' appuie pour cela sur des documents
d' archives incontestables, croisés et confrontés  avec une grande rigueur scientifique.
  Christian Penot pousuit sa biographie en évoquant la carrière d' officier parachutiste entreprise par Fossey - François en 1945. L' auteur aborde cette nouvelle phase de la vie de Fossey - François en s' interdisant de juger, mais essayant de comprendre et de faire comprendre cette nouvelle orientation, toujours avec le souci de replacer les faits dans le contexte de l' époque. L' ouvrage se termine par une analyse très fouillée, qui essaie de mesurer son rôle  dans l' affaire de la disparition de
l' avocat maître Boumendjel en mars 1957.
   La préface de Laurent Douzou, un des historiens majeurs de la Résistance et la postface de Guy Pervillé, grand spécialiste de l' histoire de la guerre d Algérie, apportent
à cette biographie une caution universitaire tout à fait méritée. Au total un livre de référence sur le sujet, auquel on souhaite de très nombreux lecteurs.

lundi 5 mai 2014

Vient de paraître : Katy Hazan « Rire le jour, pleurer la nuit »

Katy Hazan
Rire le jour, pleurer la nuit
Les enfants juifs cachés dans la Creuse pendant la guerre (1939-1944)

Dès 1939, de nombreux enfants d’étrangers juifs, surtout allemands, sont exilés en France et séparés de leurs parents. Jusqu’à novembre 1943, le château de Chabannes, situé dans la Creuse, accueille une colonie d’enfants juifs âgés de 5 à 17 ans où ils sont pris en charge par l’Œuvre de secours aux enfants (OSE), une organisation médico- sociale juive née au début du siècle.
En 1941, à l’occasion des deux ans d’existence de la maison, en guise de projet pédagogique, le directeur propose aux enfants de rédiger un journal. Illustré par des dessins, des lettres, des chansons, des poèmes et des photographies, ce journal raconte la vie quotidienne du château jusqu’en mai 1942. Courte période, mais intense parenthèse, qui dans la chronologie de la guerre correspond à un moment de répit pour les Juifs de la zone libre.
Ce livre, qui contient la retranscription intégrale du journal, est un document historique exceptionnel et émouvant. À travers les histoires intimes d’enfants juifs en France sous l’Occupation, il nous raconte un pan méconnu de l’histoire de la Shoah dans notre pays.

Katy Hazan
Katy Hazan est agrégée d’histoire et responsable du service Archives et Histoire de l’OSE. Elle a publié de nombreux ouvrages dont Les Orphelins de la Shoah. Les maisons de l’espoir (éd. Les Belles Lettres, 2000),
Le Sauvetage des enfants juifs pendant l’Occupation  dans les maisons de l’OSE 1938-1945 (éd. Somogy, 2009) et Les Enfants de l’après-guerre dans les maisons de l’OSE (éd. Somogy, 2012).

Cliquer sur l'image pour l'agrandir :
Rire le jour pleurer la nuit


vendredi 16 août 2013

Monsieur le Commandant de Romain Slocombe

L'un des piliers de notre association a particulièrement apprécié le roman de Romain  Slocombe : Monsieur Le Commandant, dont voici un bon résumé, mis en ligne sur le site :
<http://www.evene.fr/livres/livre/romain-slocombe-monsieur-le-commandant-45082.php>
« Écrivain et académicien, Jean-Paul Husson a amplement contribué à faire briller les lettres françaises dans le Paris de l'avant-guerre. Il s'est désormais retiré dans la petite ville que nous nommerons Andigny, en Haute-Normandie, pour se consacrer à son oeuvre, habitée par un catholicisme fervent, qui s'accompagne de plus en plus d'un antisémitisme 'patriotique '. Malgré les nombreuses infidélités qui l'ont attiré dans le lit de coquettes parisiennes au cours de son ascension littéraire, Jean-Paul Husson est un bon père de famille et un époux attentif, jusqu'au jour où son fils, Olivier, avec lequel il entretient peu d'affinités, lui présente sa jeune épouse, Ilse, une actrice allemande aux traits aryens et à la blondeur lumineuse. Les calmes dimanches à la campagne tournent au drame quand Jeanne, sa fille chérie, périt noyée. Suivent la dépression et la mort de son épouse, Marguerite. Puis, la guerre éclate et Olivier est appelé : après la débâcle et l'exode, Jean-Paul Husson accueille Ilse et sa petite-fille chez lui, à Andigny. La beauté d'Ilse exerce sur lui une fascination qui devint malédiction dans ce rapprochement contraint. Car Jean-Paul Husson le sait : Ilse est juive. Elle est aussi responsable de la mort accidentelle de Jeanne, ce qu'il ne parvient pourtant à lui reprocher tant domine en lui l'éblouissement. Un éblouissement en contradiction totale avec toutes ses valeurs, et qu'elle ne saura jamais comprendre, puisqu'elle n'est pas catholique. Pire : elle finit par salir leur seule et unique nuit d'amour, qu'elle a vécue comme un viol, et dont le fruit grandit en elle. Comment justifier la présence de cet enfant au retour d'Olivier - que sa bêtise a conduit à rejoindre la France libre du général de Gaulle ? Seule une lettre peut le sauver. Une lettre et une seule, adressée au commandant Schöllenhammer de la Kreiskommandantur d'Andigny. Pour qu'il organise la déportation de Ilse et de cet enfant né d'une passion impie. »

Monsieur le Commandant

jeudi 23 février 2012

Les dessins de l'horreur

Le site internet du magasine allemand  Der Spiegel rend compte d'un ouvrage qui vient d'être publié par le musée d'Auschwitz ; il s'agit d'un série de croquis retrouvés en  1947 qui montrent toute l'horreur de ce camp d'extermination.
Voir le site en langue anglaise, cliquer sur les liens :
Auschwitz Museum Publishes Prisoner Sketchbook
également :
The Sketchbook from Auschwitz
en langue allemande :
Auschwitz-Zeichnungen: Skizzen des Schreckens

Voir le dossier au format pdf, les dessins de l'horreur, en langue allemande, en cliquant sur le lien :
dessins de l'horreur

jeudi 27 octobre 2011

Un regard allemand sur l’exécution de Guy Môquet

Un regard allemand sur l’exécution de Guy Môquet


Officier de l’administration militaire d’occupation à Paris de 1941 à 1944, l’écrivain allemand Ernst Jünger ne s’est pas contenté de rédiger ses célèbres Journaux de guerre. Sur ordre du général Otto Edwin von Stülpnagel, chef des forces d’occupation allemandes en France, il rédigea également un mémoire sur « La question des otages » (Die Geiselfrage). L’éditeur allemand Klett-Cotta en a publié lundi 24 octobre la première édition commentée. Elle est préfacée par le réalisateur Völker Schlöndorff. Ce dernier vient d’en tirer un film, Das Meer am Morgen (La mer à l’aube).

Le mémoire d’Ernst Jünger rend notamment compte du drame de l’exécution de 48 otages français, le 22 octobre 1941, à Châteaubriant. Elle avait été ordonnée par Hitler en représailles au meurtre d’un haut gradé de la Wehrmacht, le lieutenant-colonel Karl Hotz. La plupart des fusillés étaient des militants communistes. Et le plus jeune d’entre eux n’avait que 17 ans : il s’agissait de Guy Môquet, dont la dernière lettre est désormais lue dans les établissements scolaires chaque 22 octobre. Le nom de l’adolescent avait été ajouté à la liste par les militaires allemands afin de renforcer l’effet dissuasif de la mesure sur les résistants français.

 Ernst Jünger, traducteur de Guy Môquet

Un aspect de cette tragédie est cependant resté peu connu : quelques jours après l’exécution, Ernst Jünger traduisit en allemand la fameuse lettre de Guy Môquet, ainsi que celle des autres fusillés. « Ni moi, ni personne en France ne le savait », souligne Völker Schlöndorff dans sa préface. Or, ajoute le réalisateur, cette traduction est édifiante. Car, si Jünger s’en tient au fait dans son rapport, sa traduction laisse, elle, transparaître ses émotions. Il corrige, par exemple, la langue maladroite des otages, dont la plupart étaient des ouvriers. Ou bien il transcrit la formule de Guy Môquet « je vais mourir » par « ich stehe vor dem Tode » (au lieu de « ich werde sterben »), note Schlöndorff.

Le mémoire de Jünger décrit également les intrigues et lutte de pouvoir entre la Wehrmacht et la SS, ainsi qu’avec l’ambassadeur. Il trahit, en outre, le dilemme et les interrogations du général von Stülpnagel à l’égard des exécutions. Alors qu’Hitler en avait d’abord exigé 150, le gouverneur militaire de Paris est cité par Jünger en ces termes : « ce n’est pas ainsi que nous gagnerons le cœur de la France. N’oubliez pas que nous administrons l’ensemble du pays avec 1 200 officiers en tout et pour tout ».

 Film de Völker Schlöndorff

Völker Schlöndorff s’est directement inspiré de ce texte, reflet de la vision allemande des tragédies de l’Occupation. Ayant lui-même passé son adolescence près de Vannes, en Bretagne, à partir de 1956, il s’est senti particulièrement concerné par le récit de l’exécution des otages de Châteaubriant. En 2011, il est ainsi revenu dans cette région où il a grandi pour tourner, Das Meer am Morgen (La mer à l’aube), dont il a également écrit le scénario.

Cette coproduction franco-allemande de 90 minutes, réalisée pour Arte met en scène Ulrich Matthes dans le rôle d’Ernst Jünger. Marc Labé, Léo Paul Salmain et Jean-Pierre Darroussin sont également à l’affiche. La musique est signée Bruno Coulais, rendu célébre par le film Les Choristes. Le film n’est pas encore sorti en salle.

En savoir plus (en allemand) :

Éditions Klett-Cotta :
http://www.klett-cotta.de/buch/Juenger/Zur_Geiselfrage/16007

Film de Völker Schlöndorff :
www.volkerschloendorff.com
© CIDAL
Beschreibung

Ernst Jüngers Denkschrift über die Geiselfrage aus dem Jahr 1942
Zwischen Oktober 1941 und Februar 1942 brachte Ernst Jünger als Hauptmann die Denkschrift über die deutschen Geiselerschießungen in Frankreich heimlich zu Papier. Er sollte im Auftrag des Militärbefehlshabers Otto von Stülpnagel das Verhältnis von Paris zur Partei in Berlin dokumentieren. Zugleich gibt die der Denkschrift beigefügte Übersetzung Jüngers von Abschiedsbriefen zum Tode verurteilter Geiseln einen erschütternden Einblick in die Folgen von Repression und Gewalt für die französische Zivilbevölkerung.
»Mit politischem Blick, souveräner Sachkenntnis und minuziöser Kleinarbeit« verfasst (Hans Speidel), führt die Schrift auf diese Weise ins Zentrum einer Situation, in der man – so Jünger rückblickend – »eigentlich nur Fehler machen kann, ob man handelt oder nicht handelt«.

Ernst Jüngers »Zur Geiselfrage« erscheint im Oktober mit einem
Vorwort von Volker Schlöndorff. Der Film »Das Meer am Morgen« von Volker Schlöndorff wird auf der Buchmesse in Frankfurt voraufgeführt. Weitere Informationen finden Sie bei unseren News

Klett-Cotta Mit einem Vorwort von Volker Schlöndorff
1. Aufl. 2011, 160 Seiten, gebunden mit Schutzumschlag, 8 Seiten Tafelteil
ISBN: 978-3-608-93938-5