Hommage
à Albert Marchand
Albert Marchand a été membre de l’ARSVHRC (Association pour la Recherche et la Sauvegarde de la Vérité Historique sur la Résistance en Creuse, devenue ARROC, en juin 2018, Association pour la Recherche sur la Résistance et l’Occupation en Creuse) dès sa création il y a près de 30 ans. Albert était un acteur fidèle et exemplaire du « travail de mémoire » porté par les associations, notamment à l’ADIF 23 (Association des déportés, internés et familles de disparus) et à l’UFAC 23 (Union française des associations de combattants et de victimes de guerre) qu'il a présidées. Il s’est engagé pour les autres et notamment auprès des plus jeunes jusqu’à son dernier souffle. Le 6 avril dernier, avec une magnifique énergie, il participait au baptême du collège de Chénérailles, désormais collège Simone-Veil. Les personnes présentes se souviennent de la force et de la portée de ses paroles de ce début de printemps 2019.
Albert Marchand a été nommé au grade de chevalier dans l’ordre de la Légion d’honneur en mars 2002. Cet hommage au résistant de 16 ans déporté au camp de Buchenwald était plus que mérité.
L’homme, toujours modeste et disponible, était d’une attention extrême pour chacun et un bon observateur de la nature humaine. Ayant gravi tous les échelons de l’administration préfectorale, il a connu presque tous les préfets de la Creuse de l’après-guerre, d’Henri Castaing à Magali Debatte, particulièrement les préfets des années 50 à 70. Il était proche de Paul Pauly, président du Conseil général de la Creuse jusqu’en 1973, auprès duquel la préfecture l’avait affecté. C’était avant la décentralisation de 1982, et donc avant la séparation actuelle entre le « Département » collectivité territoriale (Conseil départemental) et le département circonscription administrative de l’État dirigée par le préfet.
Sa connaissance des préfets successifs et des élus départementaux lui permettait d’agrémenter d’anecdotes parfois pittoresques sa conversation. Ses relations difficiles avec le préfet en place en 1965 et le franc-parler dont il avait fait preuve face à lui dans son bureau restent dans certaines mémoires guérétoises. Le récit qu’il m’en avait fait était des plus intenses. Malheureusement, Albert est parti avant qu’il ne soit possible d’enregistrer ses témoignages et portraits, jamais méchants car loyaux, des préfets et des élus départementaux. Ces derniers, à l’image de Louis-Gaston Roussillat, appréciaient sa valeur professionnelle, ses qualités humaines éminentes et s’inclinaient devant le jeune déporté résistant.
Le meilleur hommage qu’on puisse lui rendre est de publier son
témoignage écrit il y a 20 ans.
Christophe Moreigne
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Témoignage Albert MarchandPhoto prise en 1985, de gauche à droite au premier plan les résistants creusois : René Hayot, Jean Michaud, René Castille,
Marcel Picaud (capitaine Daniel) et Albert Marchand.
Marcel Picaud (capitaine Daniel) et Albert Marchand.
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