grossmancarnetsdeguerre.jpgVassili Grossman est surtout connu pour être l’auteur de ce chef d’œuvre : « Vie et destin », livre qui fut interdit par le KGB, mais Vassili Grossman fut également correspondant de guerre, et l’un des rares à avoir assisté à la terrible bataille de Stalingrad.
Il faut lire ces carnets de guerre qui nous livrent un tableau insoutenable de la guerre en Union Soviétique.
Il s’agit de notes personnelles qui n’étaient pas destinées à être publiées, et étaient bien sûr éloignées des articles destinés à L’Étoile Rouge.
La description de la bataille de Stalingrad est terrible, la défense de Stalingrad était soumise à la discipline la plus rigoureuse. Quelques treize mille cinq cents soldats furent exécutés au cours des cinq mois que dura la bataille ; cependant, les articles de Grossman donnaient du courage aux soldats de l’Armée Rouge pour ne pas dire à la population tout entière ; des milliers de prisonniers de guerre roumains furent abattus sur-le-champ, la reddition ne leur sauva pas la vie ; l’idée de se retrouver mutilé ou handicapé faisait plus peur que la mort aux soldats soviétiques. Ils ne pouvaient s’empêcher de penser que les femmes ne voudraient plus d’eux ; les autorités soviétiques traitèrent les mutilés avec une inhumanité à peine croyable, déportés dans des villes proches du cercle polaire arctique, pour ne plus les voir dans Moscou ;
Nous avons noté ce qui est presque anecdotique, p. 359 : un groupe de prisonniers de guerre français se plaint de ce que des soldats de l’Armée rouge leur ont pris leurs montres, leur donnant un rouble en échange, si l'on peut parler d’échange