Carnets de guerre de Moscou à Berlin 1941 – 1945, Vassili Grossman, textes choisis et présentés par Antony Beevor et Luba Vinogradova, Éditions Calmann-Lévy, 2007, 390 p.
Par AG le mardi 21 juin 2011, 07:52 - Nous avons lu - Lien permanent
Vassili Grossman est surtout
connu pour être l’auteur de ce chef d’œuvre : « Vie et destin », livre
qui fut interdit par le KGB, mais Vassili Grossman fut également
correspondant de guerre, et l’un des rares à avoir assisté à la
terrible bataille de Stalingrad.
Il faut lire ces carnets de guerre qui nous livrent un tableau insoutenable de la guerre en Union Soviétique.
Il
s’agit de notes personnelles qui n’étaient pas destinées à être
publiées, et étaient bien sûr éloignées des articles destinés à
L’Étoile Rouge.
La
description de la bataille de Stalingrad est terrible, la défense de
Stalingrad était soumise à la discipline la plus rigoureuse. Quelques
treize mille cinq cents soldats furent exécutés au cours des cinq mois
que dura la bataille ; cependant, les articles de Grossman donnaient
du courage aux soldats de l’Armée Rouge pour ne pas dire à la
population tout entière ; des milliers de prisonniers de guerre
roumains furent abattus sur-le-champ, la reddition ne leur sauva pas la
vie ; l’idée de se retrouver mutilé ou handicapé faisait plus
peur que la mort aux soldats soviétiques. Ils ne pouvaient s’empêcher
de penser que les femmes ne voudraient plus d’eux ; les autorités
soviétiques traitèrent les mutilés avec une inhumanité à peine
croyable, déportés dans des villes proches du cercle polaire arctique,
pour ne plus les voir dans Moscou ;
Nous avons noté ce qui est presque anecdotique, p. 359 : un groupe de
prisonniers de guerre français se plaint de ce que des soldats de
l’Armée rouge leur ont pris leurs montres, leur donnant un rouble en échange, si l'on peut parler d’échange