aliascaracalla.jpgEst-il encore nécessaire de présenter Daniel Cordier ? Non, bien sûr, voilà longtemps que celui qui fut le secrétaire de Jean Moulin n’est plus un inconnu, même pour le grand public.
Daniel Cordier fait partie de ses rares anciens résistants qui sont devenus de remarquables historiens, appliquant la méthode historique à l’étude de leur propre passé.
Mais dans cette ouvrage qu’il est impossible de résumer — comment du reste résumer plus de 900 pages contenant tant d’informations —, Daniel Cordier innove sur le plan de la forme, en effet il nous explique qu’il a « choisi la forme d’un “journal”, qui oblige à déplier le temps et à fouiller dans les souvenirs. Les conversations que je relate ont pris spontanément la forme de dialogues. Qu’en penser après tant d’années ? J’ai trop critiqué les souvenirs des autres pour être dupe de mes certitudes : là où finissent les documents, commence le no man’s land du passé, aux repères incertains. Mais s’il est dans la nature d’un témoignage d’être limité, il n’en est pas moins incomparable : instantané du passé, il permet de faire revivre les passions disparues. J’ai consacré beaucoup de temps et de soins à traquer la vérité – elle seule donne un sens à une telle entreprise […]. La vérité est parfois atroce. » (Souligné par nos soins.)

Ce livre de Daniel Cordier se lit comme un roman, expression banale et triviale, voire péjorative, mais pour nous cela signifie simplement qu’une fois ce livre ouvert il est presque impossible de le refermer.