«
Prisonniers de Guerre français et allemands. L'évasion par l'art
1940-1948 »
Archives départementales de la Creuse
Guéret
Du 12 au 21 février 2020
Archives départementales de la Creuse
Guéret
Du 12 au 21 février 2020
Une exposition inédite, première dans son genre pour son caractère franco-allemand, intitulée « Prisonniers de guerre français et allemands, l’évasion par l’art », se tient dans la salle d’exposition des Archives départementales à GUÉRET jusqu’au 21 février.
Elle réunit des artistes des deux nations sur la période 1940-1948 et participe de la commémoration du 75e anniversaire du retour d’un million de prisonniers de guerre (PG) français de leur longue captivité en Allemagne, anniversaire également du début de la captivité de millions de PG de l’Axe.
L’exposition débute côté français par un beau portait d’officier supérieur réalisé à l’automne 1940 à l’oflag d’Osterode par le soldat artiste Pierre Tandeau de Marsac. Elle se poursuit notamment par des œuvres de Jacques Souriau, illustrateur, dessinateur dans les années 1930-1950 des hebdomadaires Lisette, Tarzan, etc.
Côté allemand, les œuvres de Max Radler, Wolfgang Appel, Paul Lorenz, souvent pleines d’humour, témoignent de leurs conditions de captivité dans un camp américain en Allemagne, au camp de Mulsanne (Sarthe) et au Royaume-Uni. Les USA ne sont pas oubliés. Deux œuvres de Thomas Ring font un écho très pudique aux conditions d’existence dégradées au camp pour internés allemands de Saint-Sulpice-la-Pointe (Tarn) à l’automne 1945, centre d’internement où l’épouse de l’artiste est morte à ses côtés. Des vitrines et des sculptures témoignent avec une belle puissance d’évocation et d’émotion de la réalité du siècle dernier : un siècle des barbelés et de la captivité de masse.
Cette exposition, fruit des recherches de longue haleine menées par Christophe Moreigne, nous plonge dans une réalité sublimée, mais du coup remarquablement palpable. D’une dimension humaine majeure, cette réalité est malheureusement évacuée de la mémoire collective tant en France qu’en Allemagne.
Belle action franco-allemande sur les souffrances partagées, l’exposition constitue une sorte d’hommage au Creusois Yves Durand, spécialiste français de la captivité de guerre, longtemps professeur à l’université d’Orléans.