Le blog de Creuse Résistance

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lundi 29 septembre 2014

Du maquis creusois à la Bataille d’Alger Albert Fossey dit François – De la résistance à l’obéissance, Christian Penot, L’Harmattan, 2014 - 328 pages

Du maquis creusois à la Bataille d’Alger Albert Fossey dit François
De la résistance à l’obéissance
Christian Penot, L’Harmattan, 2014 - 328 pages
Bio Albert Fossey

Celles et ceux qui nous font l'honneur de lire régulièrement le bulletin de notre association savent que Christian Penot est, depuis la disparition de René Castille, l'un des historiens les plus actifs du département de la Creuse pour tout ce qui concerne l'histoire de la Résistance dans notre département.
Fruit de longues recherches patientes, Christian Penot nous livre aujourd'hui une biographie d'Albert Fossey, François.
Laissons Christian présenter cet ouvrage :

Se lancer dans cette aventure était une gageure. Je me suis pourtant attelé à ce travail de reconstitution du puzzle de la vie d’un des personnages les plus connus de l’histoire contemporaine de la Creuse mais paradoxalement peut-être un des plus méconnus. Rien  ne prédisposait cet enfant de Normandie à connaître pareil destin. Sa vie durant, Albert Fossey aura été un homme d’engagement suscitant la controverse.

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samedi 26 juillet 2014

Jean-Marc Valentin, René Viviani 1863-1925. Un orateur, du silence à l'oubli, Presses Universitaires de Limoges, Limoges, 2014.

Jean-Marc Valentin, René Viviani 1863-1925. Un orateur, du silence à l'oubli, Presses Universitaires de Limoges, Limoges, 2014.

René Viviani biographie
« René VIVIANI » de Jean-Marc VALENTIN est un livre paru à la fin de 2013 aux PULIM (Presses universitaires de Limoges). Cet ouvrage sur le président du Conseil (chef du Gouvernement) en 1914 et 1915 tombe à point, alors que le centenaire de la Grande-Guerre a débuté. Il compile la plupart des données qui circulent sur un personnage fascinant, né en Algérie, grand avocat, immense orateur, défenseur des opprimés, journaliste, historien de la Restauration. D’abord député de la Seine, il est élu en 1910, et pour 15 ans, représentant de la Creuse à la Chambre, et au Sénat en 1922, trois ans avant sa mort. Il est conseiller général de PONTARION en 1912 et, dès 1917, chargé des grandes missions de la diplomatie internationale. L’homme est un parlementaire exceptionnel, le cœur généreux et au cœur de la République.

Sous la Troisième République, l’Assemblée nationale est la réunion à VERSAILLES de la Chambre des députés et du Sénat, essentiellement pour l’élection du Président de la République. Une trentaine de fois l’auteur use de « Assemblée nationale » au lieu de « Chambre des députés ». C’est lourdement rédhibitoire.

S’agissant de la séance de la Chambre du 31 janvier 1919 évoquée pour l’affaire du retrait des troupes de 10 kilomètres l’été 1914, l’auteur omet de préciser que le discours de VIVIANI a été salué par la décision de l’imprimer et de l’afficher. En effet, seuls les mauvais esprits ont discuté ce retrait des troupes qui était plutôt une décision de génie.

De plus, l’ouvrage ne dit pas un mot sur la séance du 5 juillet 1922, où POINCARE est très vivement attaqué par CACHIN et VAILLANT-COUTURIER au sujet de la responsabilité de la guerre.  POINCARE et VIVIANI font chacun une réponse puissante : l’intervention poignante de VIVIANI est décrétée d’impression et d’affichage dans toutes les communes de France (ce qui d’ailleurs a provoqué la rage des anarchistes-pacifistes et de l’extrême gauche). Oublié.

Il n’est dit mot de l’allocution de VIVIANI prononcée à l’ouverture de la séance du Conseil général de la Creuse du 12 avril 1915, d’ailleurs publiée en entier au JO lois et décrets du 15. Etc.

Par contre, il y a toutes les choses viles et blessantes, sans exception, et que l’auteur aurait pu mettre de côté, où enrober avec diplomatie, et, surtout, analyser en fonction de l’auteur et du contexte précis. En fait, cela aurait mérité une partie sur la haine que VIVIANI  a suscitée… et sur le dénigrement qu’il suscite parfois encore.

     L’auteur serait président de l’association généalogique de VANVES. Ce n’est pas un obstacle à de la qualité. Les grands généalogistes sont de vrais historiens.

Mais comment les PULIM ont-elles pu publier cela sans, d’évidence, avoir lu en détails ? Elles ont donné une caution universitaire. Il n’y a pas de courage à avoir publié, mais un peu de légèreté.
 
VIVIANI est recouvert de boue, via par exemple la reprise de jugements postérieurs à sa mort (Georges SUAREZ et le comte de SAINT-AULAIRE : un pacifiste germanophile fusillé en 1944 et une caricature de la caste du Quai d’Orsay). 

A deux reprises SAINT-AULAIRE parle de la « répulsion physique » suscitée par VIVIANI chez les Américains en 1917 et en 1921…  En fait, SAINT-AULAIRE parle pour lui et son milieu. Mais M. VALENTIN publie cela avec ce qui ressemble à une sorte de délectation sauvage, très dans l’air du temps, celui du « vandalisme ». Le mot vient de l’abbé Grégoire.

Et la conclusion de l’ouvrage : « Mais l’homme politique ne fut jamais un homme d’Etat »…..Seulement un beau parleur.  En fait : un « vrai médiocre », un « érotomane », un faible qui en 1914 tremblait devant POINCARE, le vrai « homme d’Etat ». C’est ce qu’on retient.
     Les PULIM n’ont pas classé l’ouvrage dans leur collection « Histoire », mais « Patrimoine ».                     
Christophe Moreigne