Des victimes oubliées du nazisme — Les Noirs et l’Allemagne dans la première moitié du XXe siècle, Catherine Coquery-Vidrovitch, Le Cherche Midi, 2007, 196 p.
Par AG le mardi 21 juin 2011, 07:58 - Nous avons lu - Lien permanent
Les persécutions raciales dont furent victimes les Noirs en Allemagne sont très peu connues, non seulement peu étudiées.
Certes,
l’occupation de la Ruhr par les troupes françaises comprenant des
régiments avec des soldats africains eut un fort retentissement à
l’époque ; il fut demandé le retrait des troupes noires d’Allemagne, le
pape Benoît XV par exemple, et en France, Henri Barbusse, Romain
Rolland. Mais au-delà de cet épisode qui n’est pas du tout anecdotique,
il ne faudrait pas oublier que l’Allemagne fut aussi, avant la Grande
Guerre, une puissance coloniale, et de ce fait eut à accueillir sur son
propre territoire une population d’origine africaine. Heinrich Goering,
le père d’Hermann Goering, en 1884, fut le premier gouverneur de
Namibie.
Le nombre de noirs en Allemagne s’élevait, dans les années
1920, peut-être à 20.000 originaires des anciennes colonies du Togo et
du Cameroun.
D’après l’auteur, les Noirs furent moins persécutés que
les juifs ; ainsi, des enseignants juifs furent remplacés par des
enseignants noirs surtout dans le domaine linguistique, langues
africaines par exemple.
Un chapitre est également consacré aux
prisonniers de guerre français et aux troupes noires françaises en
captivité. Est évoqué aussi le sort du chanteur français John William,
Ivoirien, arrêté par la Gestapo en mars 1944.
Un livre intéressant montrant l’un des aspects du nazisme par trop souvent ignoré.